26/04 "Vert de rage"

"Je suis vert de rage, ma veste s'est retournée d'un coup.

Au delà des azalées dorées et des chênes engloutis, 

Je me perd tel un jardinier se plaît dans ses aires de jeux,

A dénicher les moindres parcelles d'un tableau de Monet.

A cette heure tardive, je n'arrive pas à transcender la balle,

A la frapper comme aux premières heures du jour, rien à faire.

Le soleil décline à vue d'oeil, les regards sont pourtant là.

Il me faut passer la bordure, traverser les brins d'air, sans me freiner.

Déposer la balle entre les sabliers blancs, ne pas manquer l'atterissage.

Je n'ai qu'une approche à réussir, carresser la sphère nacrée

Mais je ne le sens pas, quelque chose m'empèche de bien y croire.

Le putt sera long et capricieux. Et ce green n'est pas amical.

Je cours après ce lièvre blanc depuis jeudi, il part trop vite.

Je sais qu'il me faudra m'afesser, les bras tombant de peine.

L'habit lui ira mieux qu'à moi, cette couleur ne me convient pas.

Soixante douze défis auxquels j'ai tenté de répondre, un à un.

Je reviendrai l'année prochaine et je me battrai jusqu'au bout.

Jusqu'à ce que je dompte le seul monstre qui me fait peur."

Lettre d'un perdant du Masters, un dimanche à Augusta...

Matteo