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L'heure du Tee
1 octobre 2014

01/10 "Le malaise américain"

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LE MALAISE AMERICAIN

Ils sont venus, ils ont vu, ils ont (encore) perdu. Cet adage semble se répéter sans cesse quand l'équipe américaine repart bredouille dans sa quête de la Ryder Cup de la vieille Europe ; incapable de rivaliser d'audace et de puissance face à la formidable armada collective européenne tellement soudée derrière leurs capitaines respectifs. Vingt et un ans que ça dure et aux vues des résultats de l'édition 2014, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement. Pis, c'est la huitième victoire de l'Europe sur les dix dernières confrontations. Au delà de la défaite, qui était à prévoir tant la bande à Cap'tain Mc Ginley avait les faveurs des pronostics, c'est la manière et ce sentiment de malaise qu'à laissé transparaître le Team USA durant tout le séjour à Gleneagles qui font mauvais genres. Bien sûr le Tigre n'était pas du voyage, tout comme Dufner ou encore D. Johnson mais ceci ne peut expliquer cette véritable débâcle tant au niveau sportif qu'en terme de gestion d'équipe. Rien n'a semblé aller dans le bon sens pour les hommes d'un Tom Watson passé en l'espace de trois jours de Chevalier en Jedi porteur d'espoirs à Dark Vador, oiseau de malheurs et de tous les maux du golf américain.         

Un capitanat d'un autre temps ?

Comment tenter d'expliquer cette déroute ? Tout d'abord par les joueurs. Aucun des supposés leaders historiques n'a semblé assumer son rôle : Mickelson s'est fait plumé plutôt que plumeur, Furyk a sombré de putts en putts tout au long du week end, Bubba Watson a une nouvelle fois démontré toute son incapacité à évoluer en dehors de son pays où le soleil est brûlant et les fairways accueillants. Quant au talentueux Fowler, il s'est de nouveau fait bouffé par l'évènement malgré son effort capillaire made in USA. Seuls les rookies Reed et, à un degré moindre, Spieth ont été véritablement habités par l'esprit Ryder Cup. Les autres ? Insignifiants et peu concernés. Jamais le team USA n'avait été aussi peu soudé. La faute à qui ? Malgré son palmarès à toute épreuve, son flegme légendaire et sa classe qu'on ne présente plus, Tom Watson a totalement raté son capitanat et ce dès sa nomination l'année dernière où il n'a jamais réussi à rassembler ses joueurs derrière lui et à son projet qui est resté plus qu'approximatif et ce, jusqu'à la fin. Ses choix pour les "picks" n'ont pas fini de faire couler beaucoup d'encre chez nos confrères américains : on a appris récemment que le jour de l'annonce des trois choix du capitaine, Webb Simpson a téléphoné à Watson pour le supplier de le prendre, un choix qui n'était pas de toutes vraisemblances celui du capitaine. Comment les américains ont-ils pu se passer de Bill Horschel, vainqueur implacable de la Fedex Cup et qui aurait pu être une locomotive pour tout le groupe ? Pourquoi laisser au repos le samedi "Lefty", unique joueur présent en Écosse qui par sa présence peut exercer une pression non négligeable sur son adversaire direct ? Ceci est et restera un mystère dont seul Tom Watson connait la réponse. D'ailleurs, la conférence de presse explosive de dimanche est en passe de devenir une affaire d'état aux USA : Watson esseulé au milieu de ses joueurs putschistes avec un Phil Mickelson tirant la fronde en bout de table comme pour mieux se désolidariser de son capitaine. Édifiant !

Alors que dans le camp adverse la photo de famille européenne faisait plaisir à voir, celle des américains transpirait la colère et l'abattement; photo où même l'éternel sourire de Kuchar avait laissé place à un regard perdu et déjà tourné de l'autre côté de l'Atlantique. Un cliché où la comparaison entre les deux staffs techniques était si criante de vérité : l'Europe avec un capitaine fort et entouré par des adjoints connus et reconnus de tous (Olazabal, Jimenez et Harrigton) et les États Unis où mis à part Steve Stricker, les adjoints Ray Floyd et Andy North semblaient sortir de la naphtaline et qui ont traversé cette Ryder Cup tels des fantômes, totalement absents et dépassés par les aspirations des joueurs US qui n'ont jamais trouvé en eux des hommes capables de les transcender et de leur montrer la voie à suivre. Un écart de génération aussi étonnant que stupéfiant façonné par un capitaine que l'on disait parfait.

Des États désunis

Ils sont descendus de l'avion tels des GI débarquant en Irak, sûrs de leurs forces tout en démesure. A peine le pied posé sur le sol britannique, les américains n'ont jamais existé en tant qu'équipe et n'ont cessé de souffrir de la comparaison vis à vis d'un groupe européen qui va bien au delà d'une simple équipe de joueurs venant des quatre coins du continent. Plus qu'un collectif de douze joueurs, c'est l'Europe toute entière qu'ont dû affronter les golfeurs américains, ressemblants plus à des mercenaires aux mines patibulaires qu'à une équipe unie prête à tout pour défendre ses couleurs. Des couleurs maltraitées par d'énièmes tenues indigestes comme le montre ce pull du plus mauvais effet floqué du drapeau national façon triple cheese que portait la Team US au deuxième jour de compétition. Hormis la doublette Spieth-Reed qui tenait la route malgré son jeune âge, aucune paire ne paraissait construite et évidente. On aurait dit que personne n'était à l'aise avec personne comme en témoigne l'attitude de ce cher Bubba peu enclin à partager son temps de jeu avec ses coéquipiers, seul avec son caddie à faire le pitre à chaque départ du 1 et qui ne sera jamais aller au delà du green du 16 durant les trois jours. Pathétique. Que dire également du manque de caractère de ces joueurs peu habitués aux joutes fraîches et ventées que propose chaque Ryder disputée en Europe. Voilà où sans doute le bas blesse le plus : ce fameux PGA Tour si puissant mais si imbu de lui même, de ses parcours uniformisés au possible, de ses conditions de jeu parfaites tout au long de l'année mais, surtout, où règne l'individualisme à outrance (parlez en à Nicolas Colsaerts) qui ne favorise en aucun cas une éventuelle cohésion de groupe si nécessaire à la fondation d'un projet autour de la Ryder Cup. Cette cohésion que l'on retrouve à chaque édition chez l'équipe européenne.

Les Etats Unis ont maintenant deux ans pour rectifier le tir et pour tirer les conséquences de ce nouvel échec. Deux ans pour bâtir un groupe fort autour d'un capitaine qui saura fédérer, qui saura être à l'écoute de ses joueurs sans jamais oublier qu'une Ryder se gagne en ne laissant personne sur le bord de lu fairway. Paul Mc Ginley a su s'entourer de champions qui avancent les uns pour les autres, solides et capables de déjouer les pièges des parcours du monde entier. Chose que les joueurs américains sont pour le moment incapables de faire, ce qui représente un réel désavantage face à l'arsenal ultra complet des européens. Deux ans pour espérer... Il paraîtrait que Paul Azinger serait à l'heure actuelle le golfeur le plus recherché des États Unis... ;-)

 

Matteo Clavel

 

      

 

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Commentaires
G
Bravo pour ton blog, sympa les articles!<br /> <br /> Golf-fever.over-blog.com
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