Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'heure du Tee
2 février 2012

02/02 "Face au géant"

Il est comme un géant endormi, portant en lui tout le poids de l'histoire des combats passés. De par ses dunes aux herbes folles, on peut deviner que plus d'un soldat ferré s'est cassé les dents face à lui. Ultimes supplices d'une longue journée. Il y a toujours de la musique dans l'air ; tutoyant les abordages avortés ou parfois dorés, les sons que l'on entend brise les silences de cette nature délicieusement traîtresse. Car si le géant dort c'est pour mieux vous happer le jour venu. Et ne croyez qu'il saura vous comprendre, non il va bien falloir tenter de le dompter avec pertes et fracas.

Les nuages semblent si hauts, que l'on pourrait croire qu'ils sont accrochés au ciel. Le soleil va devoir cravacher pour exister. J'imagine déjà le dessein de ce dimanche : soupirs fragiles après un échange avec le bosquet bordant les sapins de Douglas, sourires timides après une belle mise en bouche pourtant si complexe ou bien ces rires étouffés après un aller sans retour vers les douceurs abyssales, plouf ! C'est la toute la beauté du lieu, sous ces airs soyeux et apaisants se cache un défi permanent et redoutablement redouté. La pression monte...

Les premiers soupirants se dressent au seuil du salon, ils sont prêts et jurent qu'ils sortiront vainqueurs coûte que coûte ! En coulisse on dresse le festin, il sera bientôt l'heure. Les rideaux tirés, les sirènes aux ordres du géant invitent les combattants à les suivre. Leurs chants enivrants leur promettent le meilleur, surtout ne pas faiblir, surtout ne pas subir, elles sont si belles... On hume l'odeur des pins, histoire d'être en accord avec eux ; qui sait ? Peut être seront-ils nos alliés ? Le sablier est presque vide, on pourrait entendre sa propre peur... Il est temps de sortir les armes.

Un écureuil grimpe aux branches, il nous montre la voie. Tout se mélange à présent, le courage, le trac, l'envie, la confiance du matin a disparu à travers les ombres. Seul au monde, il n'y a plus que nous face à nous même. Les gorges sont sèches par le déroulement à venir, surtout ne pas subir, surtout ne pas faiblir, pas tout de suite, pas maintenant ! 

Enfin, le géant ouvre ses dix huit yeux, les uns après les autres, il s'offre à nous, les sirènes se chargeant de nous conduire jusqu'à lui. Il n'y a plus qu'à s'élancer, sauter dans ses verts pâturages en espérant ne pas s'y noyer. Certains tenteront l'attaque frontale, faisant parler leur puissance de feu, peut être y laisseront-ils des plumes, sans doutes d'ailleurs... D'autres s'habilleront en chat et caresseront sans bruits les griffes de leur hôte pour mieux l'aprivoiser. A leurs risques et périls, le géant est chatouilleux et n'aime pas être ainsi leurré. Le combat est lancé et c'est bientôt mon tour... Surtout ne pas faiblir, surtout ne pas faiblir...

sans-titre

Matteo   

Publicité
Commentaires
Publicité